AXIS s’est engagé à fixer des objectifs scientifiques pour la réduction des émissions tout au long de sa chaîne de valeur, renforçant ainsi son intention d’accroître ses efforts pour aider à lutter contre l’impact du changement climatique. Maintenant que les objectifs que nous nous sommes fixés ont été validés par l’initiative Science Based Targets (SBTi), nous nous sommes entretenus avec Carl Trotzig, directeur de l’environnement et de la durabilité de la chaîne logistique chez Axis, pour en savoir plus sur les objectifs et les implications, tant pour nos propres opérations que pour l’ensemble de notre chaîne de valeur.
Qu’est-ce qu’un objectif scientifique et comment peut-il contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ?
Un objectif scientifique est un objectif validé comme étant conforme au niveau de décarbonation requis pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement climatique à bien moins de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre les efforts pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Les objectifs nous dictent une voie très claire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les objectifs sont validés par l’initiative Science Based Target (SBTi), un partenariat entre CDP, le Pacte mondial des Nations unies, l’Institut des ressources mondiales (WRI) et le Fonds mondial pour la nature (WWF). La SBTi définit et promeut des pratiques exemplaires en matière de réduction des émissions et d’objectifs « zéro net », conformément à la science du climat.
Pourquoi Axis a-t-elle décidé de fixer des objectifs scientifiques conformes à la SBTi ?
C’est pour nous une étape logique. Nous avons signé le Pacte mondial des Nations unies en 2007, et étant donné que le Pacte mondial est l’une des organisations impliquées dans la SBTi, nous sommes au courant de l’initiative depuis un certain temps déjà. Nous pensons que la définition d’objectifs scientifiques pour réduire les émissions est le moyen le plus efficace pour Axis – et en fait toute entreprise – de prendre les mesures urgentes nécessaires pour lutter contre le changement climatique. La fixation d’objectifs ratifiés et revus par la SBTi garantira non seulement un niveau suffisant d’ambition, mais aussi que nous sommes tenus responsables de leur réalisation.
Un certain temps s’est écoulé entre l’engagement à fixer des objectifs scientifiques et leur validation par la SBTi. Qu’implique le processus ?
Pour être bref, un énorme travail de collecte de données et d’exécution de calculs en masse ! La définition des valeurs cibles réelles est la partie facile, mais la collecte de toutes les données requises pour se faire une idée complète de nos émissions de gaz à effet de serre de référence est une activité nettement plus complexe. Il convient de définir les méthodes d’acquisition des données détaillées sur les émissions de toutes ses opérations et activités propres, ainsi que de l’ensemble de la chaîne de valeur, des fournisseurs et fabricants en amont, en passant par les transports et la distribution, et jusqu’aux clients finaux en aval et au traitement en fin de vie.
Quelles sont les objectifs spécifiques définis par Axis et validés par la SBTi ?
Axis s’est engagée à réduire de 42 % ses émissions de CO₂e de scopes 1 et 2 d’ici 2030, et à réduire de 51,6 % l’intensité des émissions de CO₂e de scope 3 par produit vendu d’ici la même année, en utilisant les chiffres de 2022 comme référence.
Que sont les émissions de scope 1, 2 et 3 ?
Les émissions de scope 1 et 2 sont celles qui sont essentiellement créées par nos propres activités. Le scope 1 couvre les émissions provenant de sources que nous possédons ou contrôlons, par exemple celles issues du carburant utilisé par les véhicules de la société. Les émissions de scope 2 sont celles causées indirectement et proviennent de la manière dont est produite l’énergie que nous achetons et utilisons.
Les émissions de scope 3 sont celles causées par l’ensemble de notre chaîne de valeur en amont et en aval, y compris non seulement la fabrication de nos produits par des tiers, mais aussi l’utilisation de nos produits pendant leur durée de vie.
Il existe plusieurs sous-catégories d’émissions de scope 3. Parmi les plus importantes pour nous, citons la Catégorie 11 (Utilisation du produit vendu), la Catégorie 1 (Biens et services achetés) et la Catégorie 4 (Transport et distribution en amont). Ensemble, ces trois catégories représentent 98 % de nos émissions totales de scope 3.
Quelles sont les principales possibilités de réduction des émissions de gaz à effet de serre ?
En tant qu’entreprise travaillant en étroite collaboration avec des partenaires tiers de service de fabrication électronique (EMS) pour la fabrication de nos produits, et étant donné que nos produits sont conçus pour avoir une longue durée de vie, les émissions de scope 3 représentent presque toutes les émissions de gaz à effet de serre liées à notre activité. En fait, 99,5 % des émissions de CO₂e liées à Axis sont des émissions de scope 3.
Cela dit, il est évidemment plus facile pour nous de contrôler directement les émissions de CO₂e de scope 1 et 2. Nous nous concentrons donc sur les trois domaines de réduction.
Pouvez-vous nous parler de certaines initiatives déjà en cours ou planifiées pour atteindre les objectifs ?
En ce qui concerne les émissions de scopes 1 et 2, l’une des initiatives immédiates clés est d’examiner les contrats de nos fournisseurs d’énergie dans le monde entier pour nous assurer que le maximum de l’énergie que nous utilisons provient de sources non fossiles. La transition énergétique mondiale des sources fossiles aux sources renouvelables et sans énergie fossile reste l’un des moyens clés de lutter contre le changement climatique, et nous voulons contribuer à promouvoir ce changement. Dans les pays où il n’est pas possible d’acheter de grandes proportions d’énergie non fossile sur le réseau national, nous explorons des options d’achat d’énergie renouvelable par le biais de certificats verts négociables, REC.
Lorsque nous établissons de nouveaux bureaux à travers le monde, nous privilégions les bâtiments possédant une forme de certification énergétique.
Nous visons également la transition de notre propre flotte mondiale de voitures et de véhicules de société vers des véhicules électriques.
Vous avez indiqué que les émissions de scope 3 représentent la quasi-totalité de nos émissions globales, dès lors, comment pouvons-nous nous y atteler ?
Les émissions de scope 3 représentent 99,5 % de toutes les émissions liées à notre organisation, et deux tiers de ces émissions proviennent de la consommation d’énergie pendant l’utilisation de nos produits tout au long de leur durée de vie. C’est donc un domaine clé sur lequel nous devons nous concentrer.
Alors que nous cherchons à intégrer davantage de fonctionnalités de gestion de l’énergie et d’économies dans nos produits – par exemple des compteurs d’énergie qui permettent aux clients d’ajuster les paramètres de la caméra pour optimiser l’utilisation de l’énergie – nous devons tous considérer les solutions de surveillance dans leur ensemble, y compris les caméras, l’utilisation du cloud, les centres de données et les serveurs sur site.
Des technologies telles que Zipstream, qui réduisent la quantité de données transférées et stockées sans compromettre la qualité, sont des exemples de la façon dont nous adoptons une perspective de « système global » depuis de nombreuses années. Nous recherchons d’autres innovations qui réduiront la consommation d’énergie et les émissions dans tous les domaines liés à l’utilisation de nos produits.
Le mode basse puissance de l’AXIS Q6318-LE permet de réduire les émissions liées à la consommation d’énergie pendant la phase d’utilisation du produit.
Un domaine supplémentaire d’émissions de scope 3 provient de la fabrication de nos produits par des partenaires de services de fabrication électronique (EMS) ainsi que de nos CLC (centres de configuration et de logistique). Nous avons donc posé des exigences spécifiques à ces partenaires en ce qui concerne les produits Axis, pour un approvisionnement à 100 % sans énergie fossile d’ici 2030, et une mesure provisoire de 50 % d’approvisionnement sans énergie fossile d’ici la fin de cette année.
Il est également important de déterminer où nous pouvons utiliser des fabricants et des fournisseurs de matériaux plus proches du point d’utilisation du produit afin de réduire les émissions liées au transport, et d’examiner plus largement notre mix de transport afin de choisir des options de transport moins émettrices dans la mesure du possible, par exemple en privilégiant le fret maritime par rapport au fret aérien.
Cela représente beaucoup de travail, et ce n’est clairement pas quelque chose que nous pouvons faire seuls ?
C’est exact. Nous plaidons fortement pour que d’autres organisations, y compris nos fournisseurs et nos clients, envisagent également de fixer des objectifs scientifiques pour la réduction des émissions. Davantage d’entreprises engagées dans notre chaîne de valeur et dans la leur créeront un cercle vertueux avec un impact mondial bien plus important, garantissant non seulement que nos propres objectifs spécifiques sont atteints, mais aussi que les objectifs généraux de limitation du réchauffement climatique sont atteints.
